jeudi 19 novembre 2020

L'écuyer mirobolant de Jérôme Garcin

 



Dès les premières lignes, j'ai su que j'allais passer un excellent moment en compagnie de l'écuyer Beudant.

 
Avec de nombreuses références historiques, car le personnage a traversé différents conflits en Afrique du Nord et en Europe, on est en premier lieu ancré dans le quotidien de l'armée.
Mais très rapidement, le thème essentiel apparait au détour des dépaysants paysages traversés et des émotions ressenties. Ici, il est avant tout question de finesse, de tact, de respect de l'animal comme de l'homme. 
 
Au fil des pages, on suit l'inexorable délabrement physique et les douleurs toujours plus nombreuses qui vont affecter Beudant. Contre l'avis des médecins, il va aller au bout de sa passion, avec comme fil d’Ariane ces objectifs fondamentaux que de nombreux cavaliers tentent toute leur vie d'atteindre sans jamais y arriver : "Mains sans jambes et jambes sans mains , légèreté et cession sans contrainte".
 
Avec acharnement, poésie, sens du devoir autant que du sacrifice, Beudant mène sa vie pour en faire une ode à l'équitation, à la précision des aides et au cheval, sans jamais tomber dans l'anthropomorphisme.
Le style est soigné, les mots à la fois précis et rêveurs, j'ai vraiment beaucoup aimé. Cela a doucement bercé mon endormissement et dans mes rêves, des chevaux galopaient avec cette volonté farouche pleine de grâce et de puissance mêlées que je trouve tellement enivrante. 
 
C'est le genre de livre, assez inclassable, qui laisse un vide quand on le referme.