mardi 17 novembre 2020

Salammbô de Flaubert

 

Lecteurs du soir bonsoir  #retourdelecture #Salammbô #Flaubert
 

Salammbô de Flaubert : 

 
 



Un petit classique de temps à autres, cela ne fait pas de mal !

 
Et cela me rappelle surtout à quel point je suis encore, en tant qu'écrivain amateur, aux balbutiements de ce que l'on pourrait qualifier d'une ébauche de style littéraire quand je me compare avec Flaubert ! Et c'est tant mieux, car cela me laisse une (très très grande) marge de progression.
 

Le style de Flaubert 

Parce que oui, Flaubert est un maître en la matière.
Pourtant, les phrases sont longues, mais jamais un mot n'est là sans un rôle bien précis, contrairement à Proust, qui je l'avoue n'est pas ma tasse de thé, avec ou sans madeleine. Dans le style de Flaubert, on retrouve une poésie chantée et un arrangement presque musical des sons qui tient sûrement au fait qu'il passait tous ses textes à l'épreuve du "gueuloir". "
« Les phrases mal écrites, écrivait-il dans la préface des Dernières Chansons de Louis Bouilhet, ne résistent pas à cette épreuve ; elles oppressent la poitrine, gênent les battements du cœur et se trouvent ainsi en dehors des conditions de la vie. »
 

Une histoire d'amour épique et brutale

 
Revenons à Salammbô donc, qui nous plonge dans la folie meurtrière de la guerre de Carthage. L'héroïne éponyme, fille d'Hamilcar, est avant tout, au-delà de ses révoltes et de sa relation filiale conflictuelle, une femme en proie à la tourmente de l'amour.
Car ce roman magnifique met en lumière une histoire passionnée, tragique et sensuelle à la fois.
Le personnage principal de Mathô arrive de façon fracassante et brutale dans le récit. Un colosse, du sang sur lui, des mœurs peu recommandables. Mais au premier regard, il tombe amoureux de Salammbô, amour qui se transforme rapidement en un désir douloureux car non assouvi. Le parallèle entre l'enceinte de Carthage et la virginité convoitée de Salammbô est frappant. Confondant amour et domination au départ, la présence de la jeune femme le place cependant petit à petit dans une autre façon d'appréhender la relation amoureuse, plus proche de la sensualité et du respect. Mais quand il comprend qu'il ne pourra jamais posséder Salammbô, la haine ressurgît en lui de façon terrible, le transformant en un monstre impitoyable.

 

La place du mystique dans Salammbô de Flaubert 

 
Le côté mystique entourant la relation de Salammbô et Mathô est une échappée intéressante qui contrebalance un peu la précision quasi documentaire des combats. Reste que contrairement à d'autres livres de Flaubert, les personnages sont moins centraux, et parfois un peu noyés dans les scènes de bataille où les descriptions des armes et des harnachements des soldats prennent finalement la première place. 
 
 
Un roman riche, envoûtant, capiteux parfois même, mais brutal et sans pitié.