mercredi 2 décembre 2020

Miss Islande de Audur Ava Olafsdottir

 


Très beau livre fini hier soir : Miss Islande de Audur Ava Olafsdottir, dont j'avais déjà beaucoup apprécié "Rosa Candida".

J'ai retrouvé ce style que j'aime tant, à la fois doux et hors du temps, presque décalé mais toujours parfaitement maîtrisé. 
 
On y suit Hekla, nommée ainsi par un père fou des volcans, une jeune femme islandaise des années 60. Son rêve ? Devenir écrivain. Dès qu'elle rentre du travail, elle se met à écrire, sans relâche, comme si sa vie en dépendait, plus à l'aise dans le maniement des mots que dans la réalité de la société qui l'entoure. Car être une femme islandaise à cette époque se résume peu ou prou à deux choses : devenir épouse puis mère. 
 
Pas rebelle pour un sou, Hekla tente de rentrer dans ce moule en côtoyant un poète sans talent à qui elle commence par cacher qu'elle écrit, comme si c'était quelque chose de honteux. Son meilleur ami Jon John, fruit des amours clandestines d'une islandaise et d'un soldat américain l'accueille tous les soirs avec sa machine à écrire, pour qu'elle puisse laisser libre cours à sa passion. Homosexuel, lui aussi vit dans le carcan moralisateur que la société lui impose chaque jour. 
 
Ensemble, ils vont construire leur chemin et petit à petit, accéder à leur liberté. 
 
Ce que j'ai aimé ? La douceur et la violence mêlées dans ce récit plein d'émotions contradictoires, la poésie et un style vraiment particulier, évaporé, toujours dans la suggestion plutôt que dans la description. Magnifique roman qui m'a laissée émue et triste de le refermer pour la dernière fois hier soir.
 
Résumé : 
 
Islande, 1963. Hekla, vingt et un ans, quitte la ferme de ses parents et prend le car pour Reykjavík. Il est temps d'accomplir son destin : elle sera écrivain. Sauf qu'à la capitale, on la verrait plutôt briguer le titre de Miss Islande. Avec son prénom de volcan, Hekla bouillonne d'énergie créatrice, entraînant avec elle Ísey, l'amie d'enfance qui s'évade par les mots - ceux qu'on dit et ceux qu'on ne dit pas -, et son cher Jón John, qui rêve de stylisme entre deux campagnes de pêche... Miss Islande est le roman, féministe et insolent, de ces pionniers qui ne tiennent pas dans les cases. Un magnifique roman sur la liberté, la création et l'accomplissement.